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qui m’écoutez, et toi tout le premier, qui écoutes plus attentivement que personne, vous tenez trop de compte des éclairs fugitifs qui traversent mon cerveau. Vous ne vous attachez pas assez à la nécessité de me suivre comme on suit un guide dévoué et aventureux sur un chemin dont il ne connaît pas lui-même tous les détours, mais dont sa vue perçante et son courage passionné ont su apercevoir le but lointain. C’est à vous de m’avertir des obstacles, à vous de me ramener dans le sentier quand l’imagination ou la curiosité m’emportent. Et cela fait, si vous vous impatientez de mes écarts, si vous vous lassez de suivre un pilote incertain de sa route, cherchez-en un meilleur, mais ne le méprisez pas pour n’avoir pas été un dieu, et ne le maudissez pas pour vous avoir montré des rives nouvelles conduisant plus ou moins à celle où vous voulez aborder.

« Quant à toi, je te trouve exigeant et injuste, écolier sans cervelle ! Tu ne sais rien, tu l’avoues, et tu ne voulais rien apprendre, tu l’as déclaré. Puis, tout à coup, la fièvre de savoir s’étant emparé de toi, tu as demandé du jour au lendemain la science infuse, la vérité absolue. Vite, vite, donnez le secret de Dieu à M. George Sand, qui ne veut pas attendre !

« Eh bien ! ajouta-t-il après un feu roulant de ces plaisanteries sans aigreur qu’il aimait à saisir comme des mouches qu’on attrape en courant,