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affaires que sur mes idées. Il était disposé à l’expansion, et de sept heures du soir à quatre heures du matin, ce fut un véritable éblouissement pour mes deux amis et pour moi. Nous nous étions dit bonsoir à minuit, mais comme il faisait un brillant clair de lune et une nuit de printemps magnifique, il nous proposa une promenade dans cette belle ville austère et muette qui semble être faite pour être vue ainsi. Nous le reconduisîmes jusqu’à sa porte ; mais là il ne voulut pas nous quitter et nous reconduisit jusqu’à la nôtre en passant par l’hôtel de Jacques Cœur, un admirable édifice de la Renaissance, où chaque fois nous faisions une longue pause. Puis il nous demanda de le reconduire encore, revint encore avec nous, et ne se décida à nous laisser rentrer que quand le jour parut. Nous fîmes neuf fois la course, et l’on sait que rien n’est fatigant comme de marcher en causant et en s’arrêtant à chaque pas ; mais nous ne sentîmes l’effet de cette fatigue que quand il nous eût quittés.

Que nous avait-il dit durant cette longue veillée ? Tout et rien. Il s’était laissé emporter par nos dire, qui ne se plaçaient là que pour lui fournir la réplique, tant nous étions curieux d’abord et puis ensuite avides de l’écouter. Il avait monté d’idée en idée jusqu’aux plus sublimes élans vers la Divinité, et c’est quand il avait franchi tous ces espaces qu’il était véritablement