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nature toute différente de celle de son frère, s’ennuyant de ma vie sédentaire autant que Maurice s’y complaisait, et sentant déjà le besoin d’une suite de distractions appropriées à son âge et nécessaires à l’énergie alors très prononcée de son organisation. Je la menais à Nohant pour la secouer et la développer sans crise ; mais quand il fallait revenir à la mansarde et ne plus avoir une demi-douzaine d’enfans villageois pour compagnons de ses jeux échevelés, sa vigueur physique comprimée se tournait en révolte ouverte. C’était une enfant terrible si drôle, que mes amis la gâtaient affreusement et moi-même, incapable d’une sévérité soutenue, vaincue par une tendresse aveugle pour le premier âge, je ne savais pas, je ne pouvais pas la dominer.

J’espérai qu’elle serait plus calme et plus heureuse avec d’autres enfans, et dans des conditions où la discipline subie en commun paraît moins dure aux natures indépendantes. J’essayai de la mettre en pension dans une de ces charmantes petites maisons d’éducation du quartier Beaujon, au milieu de ces tranquilles et rians jardins qui semblent destinés à n’être peuplés que de belles petites filles. Mlles Martin étaient deux bonnes sœurs anglaises vraiment maternelles pour leurs jeunes élèves. Ces élèves n’étaient que huit, condition excellente pour qu’elles fussent choyées et surveillées avec soin.

Ma grosse fille se trouva fort bien de ce nouveau