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Charles Didier a changé entièrement, je saurais encore moins croire qu’il n’y ait pas chez lui une conviction désintéressée.

Je fermerai ici cette galerie de personnes amies dans le présent ou dans le passé, pour entreprendre plus tard une nouvelle série d’appréciations, à mesure que de nouvelles figures intéressantes m’apparaîtront dans l’ordre de mes souvenirs. Ce ne sera pas un ordre complétement exact probablement, car il faudra qu’il se prête aux pauses qu’il me sera possible de faire dans la narration de ma propre existence ; mais il ne sera pas interverti à dessein, ni d’une manière qui entraîne ma mémoire à de notables infidélités.

Je ne m’engage pas, je le redis une fois de plus, à parler de toutes les personnes que j’ai connues, même d’une manière particulière. J’ai dit qu’à l’égard de quelques-unes ma réserve ne devait rien faire préjuger contre l’estime qu’elles pouvaient mériter, et je vais dire ici un des principaux motifs de cette réserve.

Des personnes dont j’étais disposée à parler avec toute la convenance que le goût exige, avec tout le respect dû à de hautes facultés, ou tous les égards auxquels a droit tout contemporain, quel qu’il soit ; des personnes enfin qui eussent dû me connaître assez pour être sans inquiétude m’ont témoigné, ou fait exprimer par des tiers, de vives appréhensions sur la part que je comptais leur faire dans ces mémoires.