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noire, son regard triste. Les événemens ont amené dans les théâtres des désastres qui ont amené à leur tour……………….

« ………… C’est donc au plus fort de cette décomposition que notre premier grand malheur arriva, mon Georges mourut. Marie, frappée au cœur, resta d’abord debout, sans nous laisser voir la profondeur de sa blessure : puis elle étendit la main pour se rattacher à quelque chose : vite, nous cherchâmes quelque grande diversion à ce grand chagrin, une grande création ! *** vint avec un beau rôle. Elle le lut, l’apprit, elle y était sublime. C’était l’ancre du salut. Il fallait, quoi qu’elle fit, que quelques heures par jour fussent dérobées à sa douleur………………

« Sans motif, sans excuse, sans un mot d’explication, on lui retirait le rôle !…………………

« C’en était fait. Elle reçut le coup en plein cœur. On dit à présent qu’on le regrette. Il est bien temps !

« La vie de cette pauvre mère s’échappait donc par trois blessures profondes, la mort d’un être adoré, — l’oubli et l’injustice partout, — à la maison, l’effroi de la misère !

« C’est ainsi que nous arrivâmes au 10 avril dernier. J’allais à Caen, elle devait venir m’y rejoindre, mais avant elle voulut tenter un dernier effort, une dernière démarche pour avoir aux Français un coin et 500 fr. par mois. On lui répondit que bientôt, grâce à des calculs intelligens, on