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étroitement serrés que chez les artistes de théâtre. Quand la mère est forcée de travailler aux répétitions cinq heures par jour, et à la représentation cinq heures par soirée ; quand elle a à peine le temps de manger et de s’habiller, les courts momens où elle peut caresser et adorer ses enfans sont des momens d’ivresse passionnée, et les jours de repos sont de vrais jours de fête. Comme elle les emporte alors à la campagne avec transport ! comme elle se fait enfant avec eux, et comme, en dépit des égaremens qu’elle peut avoir subis ailleurs, elle redevient pure dans ses pensées et un moment sanctifiée par le contact de ces âmes innocentes !

Aussi, celles qui vivent dans des habitudes de vertu (et il y en a plus qu’on ne pense), sont-elles dignes d’une vénération particulière ; car, en général, elles ont une rude charge à porter, quelquefois, père, mère, vieilles tantes, sœurs trop jeunes, ou mères aussi, sans courage et sans talent. Cet entourage est nécessaire souvent pour surveiller et soigner les enfans de l’artiste qu’elle ne peut élever elle-même d’une manière suivie, et qui lui sont un éternel sujet d’inquiétude ; mais souvent aussi cet entourage use et abuse, ou il se querelle, et, au sortir des enivremens de la fiction, il faut venir mettre la paix dans cette réalité troublée.

Pourtant l’artiste, loin de répudier sa famille, l’appelle et la resserre autour de lui. Il tolère,