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et insolente, et je vis que, sous ses qualités essentielles comme ménagère, elle cachait, comme femme, une noirceur atroce. Elle se tourna vers mon mari, qu’elle flagorna, et qui eut la faiblesse d’écouter les calomnies odieuses et stupides qu’il lui plut de débiter sur mon compte. Je la renvoyai sans vouloir d’explication avec elle et en lui payant largement les services qu’elle m’avait rendus. Mais elle partit avec la haine et la vengeance au cœur, et M. Dudevant entretint avec elle une correspondance qui lui permit de la retrouver plus tard.

Je ne m’en inquiétai pas, et me fussé-je méfiée de cette lâche aversion, il n’en eût été ni plus ni moins. Je ne sais pas ménager ce que je méprise, et je ne prévoyais pas, d’ailleurs, que mes tranquilles relations avec mon mari dussent aboutir à des orages. Il y en avait eu rarement entre nous. Il n’y en avait plus depuis que nous nous étions faits indépendans l’un de l’autre. Tout le temps que j’avais passé à Venise, M. Dudevant m’avait écrit sur un ton de bonne amitié et de satisfaction parfaite, me donnant des nouvelles des enfans, et m’engageant même à voyager pour mon instruction et pour ma santé. Ces lettres furent produites et lues, dans la suite, par l’avocat général, l’avocat de mon mari se plaignant des douleurs que son client avait dévorées dans la solitude.

Ne prévoyant rien de sombre dans l’avenir, j’eus un moment de véritable bonheur à me