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CHAPITRE TRENTE-UNIÈME.

M. Bayle (Stendhal). — La cathédrale d’Avignon. — Passage à Gênes, Pise et Florence. — Arrivée à Venise par l’Apennin, Bologne et Ferrare. — Alfred de Musset, Géraldy, Léopold Robert à Venise. — Travail et solitude à Venise. — Détresse financière. — Rencontre singulière. — Départ pour la France. — Arrivée à Paris. — Retour à Nohant. — Julie. — Mes amis du Berry. — Ceux de la mansarde. — Prosper Bressant. — Le Prince.


Sur le bateau à vapeur qui me conduisait de Lyon à Avignon, je rencontrai un des écrivains les plus remarquables de ce temps-ci, Bayle, dont le pseudonyme était Stendhal. Il était consul à Civita-Vecchia et retournait à son poste, après un court séjour à Paris. Il était brillant d’esprit et sa conversation rappelait celle de Delatouche, avec moins de délicatesse et de grâce, mais avec plus de profondeur. Au premier coup d’œil c’était un peu aussi le même homme, gras et d’une physionomie très fine sous un masque empâté. Mais Delatouche était embelli, à l’occasion, par sa mélancolie soudaine, et Bayle restait satirique et railleur à quelque moment qu’on le regardât. Je causai avec lui une partie de la journée et le trouvai fort aimable. Il se