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devant moi en homme moral à la manière d’un sergent de ville, et qui sut rendre les enfans aussi malheureux que la règle le comportait. Partisan farouche de l’autorité absolue, c’est lui qui autorisa un père intelligent à faire battre son fils par son nègre, devant toute la classe, convoquée militairement au spectacle de cette exécution dans le goût créole ou moscovite, et menacée de punition sévère en cas du moindre signe d’improbation. J’ai oublié le nom du proviseur et celui du père de l’enfant, je ne veux pas que mon fils me les rappelle, mais tout ce qui était élève à Henri IV à cette époque pourra certifier le fait.

Ma seconde visite à Maurice se termina comme la première : mes amis m’accusèrent de faiblesse. J’avoue que je ne me sentais ni Romain ni Spartiate devant le désespoir d’un pauvre enfant que l’on condamnait à subir une loi brutale et mercenaire, sans qu’il eût en rien mérité ce cruel châtiment. On me traîna, ce jour-là, au Conservatoire de musique, comptant que Beethoven me ferait du bien. J’avais tant pleuré, en revenant du collége, que j’avais littéralement les yeux en sang. Cela ne paraissait guère raisonnable et ne l’était pas du tout. Mais la raison ne pleure jamais, ce n’est pas son affaire, et les entrailles ne raisonnent pas, elles ne nous ont pas été données pour cela.

La Symphonie pastorale ne me calma pas du