Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 10a13 1855 Gerhard.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je le calmai en lui disant que je ne donnerais pas ma matinée pour…… un éditeur !

Il ne combattit plus dès lors mon projet d’aller voir Delatouche, contre lequel il m’avait exprimé jusque-là de fortes préventions. Je n’avais qu’un mot à écrire, mon nom eût suffi pour m’assurer un bon accueil de mon compatriote. J’étais intimement liée avec sa famille. Il était cousin des Duvernet, et son père avait été lié avec le mien.

Il m’appela et me reçut paternellement. Comme il savait déjà par Félix Pyat mon colloque avec M. de Kératry, il mit toute la coquetterie de son esprit, qui était d’une trempe exquise et d’un brillant remarquable, à soutenir la thèse contraire.

« Mais ne vous faites pas d’illusions, cependant, me dit-il. La littérature est une ressource illusoire, et moi qui vous parle, malgré toute la supériorité de ma barbe, je n’en tire pas quinze cents francs par an, l’un dans l’autre. »

FIN DU TOME DIXIÈME

Typographie L. Schnauss.