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XIII

J’essaye le professorat et j’y échoue. — Irrésolution. — Retour de mon frère. — Les pavillons de la rue Pigalle. — Ma fille en pension. — Le square d’Orléans et mes relations. — Une grande méditation dans le petit bois de Nohant. — Caractère de Chopin développé. — Le prince Karol. — Causes de souffrance. — Mon fils me console de tout. — Mon cœur pardonne tout. — Mort de mon frère. — Quelques mots sur les absents. — Le ciel. — Les douleurs qu’on ne raconte pas. — L’avenir du siècle. — Conclusion.


Après le voyage de Majorque, je songeai à arranger ma vie de manière à résoudre le difficile problème de faire travailler Maurice sans le priver d’air et de mouvement. À Nohant, cela était possible, et nos lectures pouvaient suffire à remplacer par des notions d’histoire, de philosophie et de littérature le grec et le latin du collège.

Mais Maurice aimait la peinture, et je ne pouvais la lui enseigner. D’ailleurs, je ne me fiais pas assez à moi-même quant au reste pour mener un peu loin les études que nous faisions ensemble, moi apprenant et préparant la veille ce que je lui démontrais le lendemain ; car je ne savais rien avec méthode et j’étais obligée d’inventer une méthode à son usage en même temps que je m’initiais aux connaissances que cette méthode devait développer. Il me fallait, en même temps encore, trouver une autre méthode pour Solange, dont l’esprit avait besoin d’un tout autre procédé d’enseignement, relativement aux études appropriées à son âge.