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HISTOIRE DE MA VIE 89

laliùns que vous voulez y répandre : mais il ne sera jamais fermé à lu reconnaissance, et je sens tout le prix d'une intention qui honore le vôtre. Cependant je dois trop à vos soins généreux pour ne pas eu espérer encore quelque chose. Vous paraissez croire r/w; /a plui granh irr/gnlirité com- mise dans ce mariage [ut d'avoir blessé les sentiments les plus respectables et les plus doux. Je vois que vous lc«i connais- sez; mais vous ne connaissez pas, et puissiez-vous ne ja- mais connaître jusqu'à quel i:oint il peut les avoir blessé^;! Je l'ignoie encore moi-même; mais mon cœur nie dit qu'il faut qu'il soit bien coupable, puisqu'il a cru devoir me faire un mystère de la démarche la plus essentielle de sa vie. C'est ce mystère que vous seul pouvez m'aidcr à approfon- dir, parce que vous seul en êtes jusqu'ici le dépositaire, parce que je n'ose confier à aucune personne de ma con- naissance à Paris ce que mon fils n'a pas osé dire à sa mère, parce que j'ose encore moins, pendant qu'il y est, m'y rendre moi-même et quitter une terre que je me plai- sais à embellir pour une compagne digne de lui et de nui. Et cependant il faut bien que je sache quelle est celle étrange belle-fille qu'il a voulu me donner!....

» Ma tranquillité présente, son bien-être futur en déj en- dent. Pour que mon cœur se familiarise, s'il le faut, avec toutes les conséquences de sa faute, il est absolument né- cessaire que mon esprit l'embrasse dans tous ses détails. Votre estimable collègue hî maire du... arrondissement a bien voulu vous offrir communication du dossier qui form2 la réunion des pièces produites par les deux époux. Il ne vous refusera pas, monsieur, une copie régulière de toutes ces pièces sans exception : et j'ose attendre de votre obligeance, j'aurais dû dire de votre sensibilité, que vous voudrez bien la lui demander, soit en votre nom, soit au mien. »