HISTOIRE DE MA VIE 83
fols, j'en suis sûr, Jn t'aime lant, quoi que tu en dises, que lu finirais ])icn jar y croire. Ta deinièrc lellre est bonne comme toi, et, dans ma joie, je l'ai montrée à tout le moncUK Ne me gronde pas! Je t'embrasse de tout", mon âme.
Beauinonl a fait un mélodramo pour la Porte-Saint- Marlin. Ce n'est pas bon, mais cela n'est pas nécessaire pour avoir du succès. Kl d'ailleurs cela l'amuse tant 2 |
Le voyage de rempercur remet au mois de septembre mon projet de retourner de suite auprès de toi, mim alors j'irai Taire tes vendanges, et si Ueschartres fait encore le docteur, je le camperai dans sa cuve.
LETTRE II
1" Ihernidor an XII.
L'empereur est parti hier dans la nuit, et tu mo crois i«ans doute en route pour Boulogne. Je fais mieux que cela, je m'appi'êlc h te porter un bouquet pour ta fèto et un compliment compose de mille cmbrassadoi bi<;n tendres. De Couchy s'e-t chargé de faire onicndro à Dupont que mes affaires sont en meilleur train ici qu'elles no le seraient li-bas, pui-quc Dupont doit revenir duis huit jours et que je n'ai rien à gacfner à clierclier les regards de l'empereur. L'alTaire de Sedan nous a assez prouvé que, dans ces occasions-là, on aime mieux nous cacher que noui montrer. Dupont ne peut pas le nier et ne peiU pa» lr)!i\or mauvais que je ne suis pas pressé de m'y faire reprendre. S'il s'agissait d'aller recevoir des coups de fusil, il y aurait de la place et jj m'empresserais d'y être'. Mais
1. C'cst-à-dirc à Sophie.
2. J'igi'orc quel fut le sort du mélodrame de mon grand- oncle. Je n'en sais même pas le titre.
