VIII
Date de ce trav.iil. — Mon signalfcir.cnt. — Opinion naïve de ma mèie sur le marage civil et le mariage religieux. — l.c corset de madame Murât. — Diçgrâce absolue des états-majors. — Di':chirement de cœur. — Diplomatie maternelle.
Tout ce qui pi-écède a été écrit sous la inoiiarciiic d(! Louis-Philippe. Je reprends ce travail le l'^' juin 1848, ré- servant pour une autre phase de mon récit ce ([ue j'ai vu et ressenti durant cette lacune.
J'ai beaucoup appris, beaucoup vécu, beaucoup vieilli du- rant ce court intervalle, et mon appréciation actuelle de toutes les idées qui ont rempli le cours de ma vie se res- sentira peut-être de cette tardive et rapide expérience de la vie générale. Je n'en serai pas moins sincère envers moi- même; mais Dieu sait si j'aurai la même foi naïve, la même ardeur confiante qui me soutenaient intérieure- ment!
Si j'eusse fini mon livre avant cette révolution, c'eût été un autre livre, celui d'un solitaire, d'un enfant généreux, j'ose le dire, car je n'avais étudié l'humanité que sur des individus souvent exceptionnels et toujours examinés par moi à loisir. Depuis j'ai fait, de l'œil, une campagne dans le monde des fiiils, et je n'en suis point revenue telle que j'y élai- (Miirée. J'y ai perdu les illusions de la jeunesse, que; par un privili'go dû à ma vie de retraite et de contempla lion, j'avais conservées plus tard que de raison.
Mon livre sera donc triste si je reste sous l'impression ipie j'ai reçue dans ces derniers temps. Mais qui sait? If u. h
