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HISTOIRE DE ?,IA VIE 63

C'était le prélude d'une canonnade qui a duré toute la journée entre nos batteries et la flolte anglaise. Nous y avons couru comme de raison, et nous avons joui pendant sept heures d'un coup d'œil aussi piquant qu'agréable, car toute la côte était en feu, toute la rade couverte de bâti- ments, et sur deux mille coups de canon tirés de part et d'autre, nous n'avons pas perdu un seul homme. Les boulets ennemis passaient par-dessus nos têtes et allaient, sans fau'e de mal à personne se perdre dans la campagne. J'ai \u avec plaisir que ma jolie jument alezane, qui est vive comme la poudre et qui a peur d'une mouche, ne bouge pas aux coups de canon. Je m'étais placé dans une batterie de quatre pièces de 36... Elle a été si étonnée de ce début qu'à la troisième décharge elle ne remuait plus.

. . . .J'ai vu ici le général Bertrand, après avoir été six fois inulilement chez lui. 11 est venu dîner enfin chez Dupont, et j'ai été enchanté de lui, 11 a des manières fran- ches, aimables, amicales, sans ton, sans prétention. Nous avons parlé du Berry avec le plaisir de deux compatriotes qui se rencontrent loin de leur pays, et qui s'entretiennent de tout ce qu'ils y ont laissé d'intéressant et d'attachant, de leurs mères surtout.

. . . .La nature commence à se dédder ici, et j'es- père qu'eu ce moment tu peux te promener dans ton jardin. Nous en avons un ici où l'on jouit d'une vue admirable sur la mer; inais rien ne vaut pour moi celui de Nohant quand j'y suis avec loi.

Deschartres fait-il toujours d'admirables découvert(S sur la pluie et le beau temps? prépare-t-il au déparlement (bahi quelque nouvelle surprise littéraire et agronomique?