Page:Sand - Histoire de ma vie - tome 2.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

54 HISTOIRE DE MA VIE

bonne envie d'en faire autant. C'est malgré lui et par ma- lice que nous l'avons accompagné dans sa visite officielle au premier consul. Il trouvait qu'il y avait déjà trop de lui-même, et cela me feit l'effet d'une flatterie muolte en- vers le mailre, devant lequel on s'annule et on se présente sins suile comme un pauvre diable en face du soleil. Entin, je n'en sais rien, Dupont est brave à la guerre; en temps de paix, c'est un poU.ron , et je le quitte. J'en suis d'autant plus enchanté que je pourrai aller te presser dans mes bras. La place que j'occupe dans ton cœur vaut mieux que celle que je perds. Je vais tenter autre chose , car je ne veux pas cesser de servir mon pays ; mais si l'on me rattrape au métier d'aide de camp, ce sera avec un général en chef commandant une expédition.

Dégoûté, comme on vient de le voir, d'être attaché à l'état-major, Maurice fait, dès les premiers jours de l'an Xlf, des tentatives sérieuses pour rentrer dans la ligne. Dupont se repent de l'avoir blessé et présente une demande pour lui obtenir le grade de capitaine. Lacuée apostille sa de- ii:ande. Caulaincourt , le général Berthier, M. de Ségur, bsau-père d'Augdste de Villeneuve , font des démarches pour le succès de cette nouvelle entreprise, et celte fois c'est un motif sérieux pour que Maurice reste à Paris. Il éi:rit toujours assidûment à sa mère, mais il y a dans ses lettres tant de raillerie contre certaines personnes qui font le métier de courtisan avec une rare capacité, que je ne puis les transcrire sans blesser beaucoup d'individualités, et ce n'est pas mon but. Cependant, sans nommer les masques entièrement, je rapporterai celle-ci , qui n'est que plaisante :

» Maître riiilippe est toujours fort content de lui-même. » Roland se trouvait h rarniéc des Grisons avec lui , et