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50 HISTOIRE DE MA VIE

» notre mutuel amour. Quant à nos affaires d'argent, je ne » veux pas que tu m'en parles ni que tu me consultes sur » quoi que- ce soit. Je regarde l'argent comme un moyen, » jamais comme un but. Tout ce que lu feras sera lour- » jour.-; sage, juste, excellent âmes yeux. Je sais bien que plus » tu auras, plus tu me donneras : c'est une vérité que tu » me démontres tous les jours; mais je ne veux pas que » pour quelques arpents de terre de plus ou de moins tu » te prives de la moindre chose. L'idée d'hériter de toi me » donne le frisson, et je ne peux pas me soucier de ce qui » sera après toi, car après toi il n'y aura plus pour moi s que douleur et solitude. Le ciel me préserve de faire » des projets pour un temps que je ne veux pas prévoir » et dont je ne peux pas seulement accepter la pensée ! »

SUITE DES LETTRES

•FRAGMENTS

4 Ihermidor.

Madame de Bérenger ne veut pas agir auprès

de Masséna sans ton 'autorisation. Elle dit que s'il m'arrivait malheur dans ce poste, tu le lui reprocherais toute sa vie. N'aie donc pas de ces craintes-là : tu sais bien qu'il ne m'arrive jamais rien et que je n'attrape jamais une égra- tignure. Songe que je ne puis et ne veux solliciter qu'un poste où il y aura de l'honneur à recueillir. Je ne remue- rai nas un doigt pour de l'argent et des vanités.

10 thermidor. Je jars pour Sedan, où Buonaparle va passer, et où