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VII

Séjour à Nohant, retour à Paris et départ pour Charleville. — Bonaparte à Sedan. — Attitude du général Dupont devant Bonaparte. — Le camp de Bouliigne. — Coup de vent à la mer. — Canonnade avec le-s Anglais. — Le général Bertrand. — Fête donnée à madame Soult au camp d'Ostrohow. — Le général Bisson. — Boutades contre Deschartres. — Adresse de l'armée à Bonaparte pour le prier d'accepter la couronne impériale. — Ma mère au camp de Montreuil. — Retour à Paris. — Mariage de non père. — Ma naissance.

Après avoir passé trois mois auprès de sa mère, qu'il accompagna aux eaux de "Vichy, mon père, rappelé par un arrêté des consuls qui prescrivait à tous les généraux de réunir leurs subordonnés autour d'eux, revint à Paris, où l'on commençait à parler de l'expédition d'Angleterre ; mais mon pauvre père n'avait aucune envie d'aller re- joindre Dupont à Charleville, et ne songeait qu'à foire l'école buissonnière. Sa vie était désormais tout absorbée dans l'amour. Dans cette situation morale, il n'était guère à même de faire des démarches fructueuses : il y porta plus que jamais de la tiédeur et en parla beaucoup plus à sa mère pour motiver son séjour auprès de "Victoire, qu'il n'en fit de réelles et de sérieuses. En messidor an XI juillet 1803), il écrivait à sa mère que son ami Delaborde premier aide de camp de Junot, avait essayé de le faire agréer de ce général comme aide de camp en second : mais que Junot avait répondu ne vouloir prendre que des aides de camp de quarante ans. Cette belle réponse a fait sauter Delaborde au plancher, et il s'est écrié tout en colère : « Que diable, vous voulez donc avoir votre père pour aide de camp? »