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42 HISTOIRE DE MA VIE

à moi le moins possibL-. Je ne suis déjà pas si gai! Et que veux-lu que je devienne si tu ne m'aimes plus? . .

Paris, 27 pluviôs3.

. . . J'ai revu chez ***, à un fort beau souper qu'il a donné, madame de Tourzelles, et j'en ai élé enchanté. Quant au reste, tant mâles que femelles, c'est toujours la même nullité, la mêi»c sottise. Le grand inonde n'a point changé et ne changera point. J'en excepte quelques-uns seulement, et surtout YiiroUes, qui a de l'esprit et du ca- ractère i.

En d'autres lieux, oii on ne vise pas à la grandeur, on vise au bel esprit. Il n'y a pas jusqu'à F*** qui ne soit devenu sensible et réfléchi. Chez lui on ne parle que par sen- tences morales, et, au fond, on se soucie de tout cela comme d'un fétu. Mais c'est un genre. — J'ai reçu la let Ire de maître Aliboron Deschartres. Elle est aussi aimable que lui, ce n'est pas peu dire.

Paris, 7 ventôse.

Caulaincourt a reparlé de moi au premier consul. Il avait égaré ma demande et lui en a redemandé une autre. Est-ce à dire que je dois espérer? Ah ! si le grand homme savait comme j'ai envie de l'envoyer paître, et de ne plus me ruiner sans gloire à son service ! Qu'il nous donne en- core de la gloire s'il veut faire sa paix avec moi. Le mal-

1. Avec sa légèreté appareille, moa père jugeait très-bien les hommos. .M. de Vitrolles est un de-î rares hommes du parti roya- liste, en elTet, pour l'esprit et le caractère.