HISTOIRE DE MA VIE 30
J'ai vu le père Harville, qui m'a fait un meilleur accueil" qu'à l'hospice du Saint-Bernard. Il a eu le temps de se' dégeler Je me recommande au sou- venir du maire, dont l'image m'est toujours chère et pré- sente.
(Suit une illustration libre représentant la tête de Des- charlres coiffée d'oreilles d'âne.)
18 nivôse.
Tu as dû recevoir tes chapeaux. C'e^t moi maintenant qui vais te faire une demande, c'est de m'envoyer bien vite la garniture de boutons d'acier à tête de diamants qui vient de mon père. René, ébloui encore de l'éciat qu'ils jetaient en 89, me demande de les lui prêter pour les mettre sur un li:ibit de velours lavande qu'il prépare pour aller faire sa cour à Saint-Cloud. C'est même moi qui lui ai offert cet cclitant i-ervice.
J3***i va avoir une place qui rapporte quarante mille livres par an. Ce que c'est que la cour ! Le tout en raison du nom de se^ pères; car il est notoire qu'il en a eu plus d'un. Quant à Dupont, qui est fou, mais qui est brave (on ne peut pas lui refuser cela), et qui, certes, s'est admira- blement comporté en Italie, non-seulement il n'est pas invité, mais encore il est reçu froiilement. Je dis vingt fois fois par jour : C'est comme autrefois^ et la Révolution n'a rien changé. Hélas! où sont u is rêves de 89! où sont mes longues rêveries de Passy? où sont les neiges d'antan ? Le luxe est semblable à celui derancienne cour, épées, habits de velours, vestes brodées, livrées, carrosses, etc. . . .
J'ignore le sort de ma dimaiide au premier con>ul ; je
1. Il serait inutile de chercher dos noms sons les initiales. Je change les initiales à dessein, ne voulant molester aucun individu sans utilité.
