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HISTOIRE DE MA VIE 81

SUITE DES FRAGMENTS DE LETTRES

Paris, 18 frimaire an XI (décembre 1802).

. . . . J'ai enfin vu Caulaincourl, et cen'estpas sans peine; mais, ma foi, j'ai été bien inspiré de compter sur l'oubli de nos petites rancunes. A peine m'eut-il reconnu (ju'il embrassa cordialement l'ancienne ordonnance dupera Harville. Il me demanda de tes nouvelles avec un vif intérêt, et à peine lui eus-je dit que je désirais entrer dans la garde, qu'il ne me donna pas le temps de lui demander de m'y aider. Il s'y offrit et s'en chargea avec un empres- sement fort aimable. Il m'a demandé mes étals de service et promis de son propre mouvement de les présenter et de les faire lire demain au premier consul, à Saint-Cloud. H m'a surtout recommandé de mettre en toutes lettres et fort apparentes, sur ma demande, que je suis le petit-fils du maréchal de Saxe, m'assurant qu'il le fallait pour réussir, a Mais la Suisse, maisMarengo? lui disais-je. — Bien, bien, m'a-t-il répondu, le présent est beaucoup, mais le passé a une grande importance aujourd'hui. Parlez du héros de Fontenoy et ne négligez rien de ce côté-là. » Bien m'avait pris d'avoir été dîner la veille chez Ordener et d'en avoir été reçu à bras ouverts, car il m'a demandé comment j'étais avec lui, et, sur ma réponse, il m'a assuré que tout cela irait sur des roul'^ltes