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VII

Mes rapports avec mon frère. — Les ressemblances et les incompati- bilités do nos caractères. — Violences de ma bonne. — Tendances moi aies que développe en moi cette tyrannie. — Ma grand'mère devient royaliste sans l'ctrc. — Le portrait de l'eirpcreiir Alexandre. — Retour de l'ile d'Elbe. — Nouvelles visions. — Ma mère revient à Nohant. — Je pardonne à ma bonne. — Le passage de l'armée de la Loire. — La

. cocarde du général Subervic. — Le général CUbert. — Comme quoi Nohant faillit être le foyer et le théâtre d'une Vendée patriotique — Le licenciement. — Le colonel Sourd. — Les biigands de la Loire. — Les pêches de Deschartres. — Le régiment de mon père. — Visite de notre cousin. — Dévotion de madame de la Marlière. — Départ de ma mère. — Départ de mon frère. — Solitude.

J'entrerai plus tard dans un détail plus raisonné du goût ou du dégoût que m'inspirèrent mes diverses études. Ce que je veux me retracer ici, c'est la disposition morale dans laquelle je me trouvai, livrée pour ainsi dire à mes propres pensées, sans guide, sans causerie, sans épanch-';- ment. J'avais besoin d'exister pourtant, et ce n'est pas exister que d'être seul. Hippolyte devenait de plus en plus turbulent et dans nos jeux il n'était pas question d'autre chose que de faire du mouvement et du bruit. Il m'en donnait bien vite plus que je n'avais besoin d'en prendre, et cola finissait toujours par quelque susceittibilité de ma part et quelque rebutl'ade de la sienne. Nous nous aimions pourtant, nous nous sommes toujours aimés. Il y avait certains rapports de caractère et d'intelligence entre nous, malgré d'énormes différences d'ailleurs. 11 était aussi positif que j'étais romanesque, et pourtant il y avait dans son esprit un certain sens artiste, et dans sa gaieté un tour