Page:Sand - Histoire de ma vie - tome 2.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée

420 HISTOIRE DE MA VIE

engouement, non pour les personnes, mais pour les choses restaurées. Cela ne l'ut pas de longue durée. Quand la dévo- tion fut à l'ordre du jour, elle revint à son dégoût pour les hypocrites ; je le dirai plus tard.

.l'attendais avec anxiété une lettre de ma mère, elle arriva enfin. Ma pauvre petite maman avait été malade de peur. Par une chance singulière, un des cinq ou six boulets lancés tur Paris et dirigés sur la statue de la colonne de la place Vendôme était venu tomber sur la maison que ma mère habitait alors rue Basse-du-Rempart. Ce boulet avait troué le toit, pénéLré deux étages, et était venu s'amortir sur le plafond de la chambre où elle se trouvait. Elle avait fui avec Caroline, croyant que Paris allait être en peu d'heures un amas de décombres. Elle put revenir coucher tranquil- lement chez elle, après avoir vu, avec la foule consternée et stupéfaite, l'entrée des barbares que de belles dames couraient embrasser et couronner de fleurs.