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IV

rjrannie et faiblesse de Descharties. — Le menuet de Fischer. — le livre magique. — Nous évoquons le diable. — Le chercheur do ten- dresse. — Les crémières amours de mon frère. — Pauline. — ni. Go- gault et M. Lubîn. — Les talents d'agrément. — Le maréchal Maison. — L'appartement de la rue Thiroux. — Grande tristesse à sept ans en prévision du mariage. — Départ de l'armée poui la campagne de Rus- sie. — Nohant. — Ursule et ses sœurs. — Effet du jeu sur moi. — Nos vieux amis. — Système de guerre du czar Alexandre. — Moscou.

Nous prenions nos leçons dans la chambre de Des- chartres, chambre tenue très-proprement à coup sur, mais où régnait une odeur de savonnette à la lavande qui avait fini par me devenir nauséabonde. Mes leçons à moi n'étaient pas longues; mais celles de mon pauvre frère duraient toute l'après-midi, parce qu'il était condamné à étudier pour son compte et à préparer son devoir sous les yeux du pédagogue. 11 est vrai que, quand on ne le gar- dait pas à vue, il n'ouvrait pas seulement son livre. 11 s'enfuyait à travers champs, et on le voyait plus de la journée.

Dieu avait certainement créé et mis au monde cet en- fmt impétueux pour faire faire pénitence à Deschartre:-^ ; mais Deschartres, tyran par nature, ne prenait pas ses escapades en esprit de mortification. 11 le rendait horiible- nient malheureux, et il fallut que l'enfant fût de bronze pour ne pas éclater sous cctto dure contrainte.

Ce n'était pas le latin qui faisait son martyre, on ne le lui ens'ignail pas. C'étaient les matliéniatiques, pour les-