Page:Sand - Histoire de ma vie - tome 2.djvu/297

Cette page n’a pas encore été corrigée

TROISIEME PARTIE

DE L'ENFANCE A LA JEUNESSE 1810—1819

Voyage à Paris. — La grande berline. — La Sologne. — La forêt d'Or- léans et les pendus. — L'appartement de ma grand'mère à Paris. - Mes promonades avec ma mère. — La coiffure à la chinoise. — Ma sœur. — Premier chagiin violent. — La poupée noire. — Maladie et vision dans le délire.

Nous partîmes pour Paris au commencement, je crois, de l'hiver de 1810 à 1811, car Napoléon élait entré en vain- queur à Vienne, et il avait épousé Marie-Louise pendant mon premier séjour à Nohant. Je me rappelle les deux en- droits du jardin où j'entendis ces deux nouvelles occuper ma famille. Je dis adieu à Ursule ; la pauvre enfant était désolée, mais je devais la retrouver au retour, et d'ailleurs j'étais si heureuse d'aller voir ma mère que j'étais presque insensible à tout le resîo. J'avais fait la première expérience d'une séparation cl je commençais à avoir la notion du temps. J'avais conij ti'; les jours et les heures qui s'étaient écoulés pour moi loin de l'unique i)bjet de mon amonr,