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192 HISTOIRE DE MA VIE

le premier mot, qu'elle répétait avec affectation et avec un accent vraiment diabolique. Muera, muera... Et le jockey de madame Fontanier m'expliquait qu'elle était en colère contre moi et qu'elle me souhaitait la mort. J'étais si étonnée d'entendre parler un oiseau, que mes contes de fées me parurent plus sérieux que je n'avais peut-être cru jusqu'alors. Je ne me rendis pas du tout compte de celte parole mécanique dont le pauvre oiseau ne comprenait pas le sens : puisqu'il parlait, il devait penser et raisonner, selon moi, et j'eus très-peur de celte espèce de génie mal- faisant qui frappait du bec les barreaux de sa cage, en répétant toujours : Muera., muerai