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HISTOIRE DE MA VIE 14?

» tème politique. Mais en politique on doit aussi tenir » compte des impressions du public, et le public ne voyait » que le trafic des couronnes au profit d'une famille *.

» L'empereur, parti le 46 novembre de Paris, était à » Milan le 21. Des fêtes brillantes lui furent données. La » cour de Bavière y assista. Eugène fut créé prince de » Venise et appelé à la succession du royaume d'Italie, au » défaut de la descendance masculine impériale.

» Après quelques jours passés à Milan, l'empereur se » rendit à Venise, et son séjour y fut marqué par des fête.i » qui rappelèrent les belles années de l'opulente Républi- » que. Les régates ou courses de gondoles se firent avec » une royale magnificence. Le grand canal était couvert » de barques décorées avec la plus grande élégance, trans- » formées en fabriques, représentant des temples, des kios- r> ques, des chaumières de différents pays, et conduites r> par des gondoliers vêtus de costumes analogues. Il n'y » eut pas un noble Vénitien qui ne dépensât dans ces fêtes » une année de son revenu.

» Le roi Joseph, appelé à Venise, y passa six jours avec T> Napoléon. Dans leurs conférences, ils s'entretinrent des » chances que pourraient amener les questions qui divi- » saient la maison régnante d'Espagne, mais rien à cet » égard ne fut définitivement arrêté.

» Parti de Venise le 8 décembre, l'empereur était le H à » Mantoue. Il y fut rejoint par Lucien. Depuis 180 i, Lu- a cien s'était séparé de son frère, non pas, ainsi qu'on le » prétendait, pour des dissentiments politiques, mais parce » qu'il avait contracté un mariage qui ne s'accordait pas » avec les calculs dynastiques de Napoléon. Retiré dans les » États romains, il y vivait riche et considéré. Joseph, dé- » sirant vivement une réconciliation, avait ménagé l'en-

1. Histoire (le Napoléon, par M. Elias Regnault.