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i:6 HISTOIRE DE MA VIE

résolu de prendre l'offensive sans attendre les renforts que la Russie leur promettait. Le mouvement de Napoléon ins- pira cependant aux Prussiens une réserve plus prudente, et ils se déterminèrent à garder les fortes positions qu'ils oc- cupaient derrière la forêt de Thuringe.

L'armée française se mit en marche le 8 octobre, et le lendemain Murât et Bernadolte, formant l'avant-garde, bat- tirent le corps du général Tauenzien. Le 10, Lannes battait In prince Louis à Saalfeld, et les fuyards apprenaient aux deux armées prussiennes de Hohenlohe et de Brunswick, établies derrière léna, la fin tragique de ce prince et la dispersion de son armée.

Le duc de Brunswick, qui commandait en chef, se dé- cida aussitôt à se retirer sur l'Elbe par Naumbourg, en laissant le prince Hohenlohe à léna avec cinquante mille hommes, et ayant en arrière-garde Ruchel avec dix-huit mille hommes.

Mais, le 13 octobre, au moment où l'armée ennemie commençait son mouvement. Napoléon arrivait à léna, occupé déjà par Lannes, et reconnaissait le terrain. Les deux armées étaient en présence.

Je n'ai point à raconter ici cette mémorable bataille d'iéna, qui eut lieu le lendemain. La formidable armée prussienne fut complètement battue. De la part des Français, cinquante mille honmies seulement furent engagés.

Pendant que Hohenlohe était battu à léna, Bernadotte marchait sur Halle pour y passer la Saale, gagner et cou- per la retraite de l'armée prussienne. Le duc de Brunswick en se retirant vers l'Elbe avait ordonné au prince Eugène de Wurtemberg de garder Halle avec dix-huit mille hommes, dernière ressource de la monarchie prussienne, et de recueillir les fuyards. Le i7 octobre au matin, la di\'ision Dupont, qui suivait le corps de Bernadolte, se présenta en vue de la ville. Dupont n'hésite pas un instant. Il forme