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134 HISTOIRE DE MA VIE

» souvenl même qu'un iniént réfléchi, la cause qui préci-

5) pite deux nalions Tu ne sur l'autre. « 

Devant cette nouvelle agression, Napoléon eut bientôt pris son parli. Une armée prussienne ayant envahi la Saxe, il considéra la guerre comme déclarée, fit rapidement toutes ses dispositions, et partit de Mayence dans les derniers jours de sej lembre pour entrer en Prusse à la tête de la grande armée. L'empereur se sépara à Mayence de sa cour et de rimpératrice, et se rendit à Wurtzbourg accompagne seulement de sa maison militaire.

La division Dupont, toujours employée séparément depuis les combats de Haslach et d'Albeck, et qui avait occupé le grand-duché de Berg, avait été ramenée sur Mayence et Francfort aux premiers bruits de guerre. Mon \ ère se trou- vait donc à Mayence lorsque Napoléon y arriva.

DE MON PÈRE A MA MERE

Primlingon, 2 octobre 1806.

Depuis Mayence nous avons élé tellement errants, que je n'ai pu trouver un moment pour te donner de mes nou- velles. D'abord, je t'aime avec idolâtrie ; ceci n'est pas nou- veau pour toi, mais c'est ce que je suis le plus pressé de te dire. Ah! que je suis las d'être séparé de toi! Je jure bien que celle campagnc-ci finie, quoi qu'il arrive, je ne te qui", ferai plus.

Notre pauvre colonel est bien malade. La fatigue de la marche a renouvelé ses douleurs néphrétiques et il a été obligé de s'en retourner hier à Francfort. Son étal et son départ dans cette circonstance affligent infiniment le régi- ment, et je le regrette encore plus que tout le monde. De- puis trois jours, j'ai fait trente-six lieues avec ma compagnie