Page:Sand - Histoire de ma vie - tome 2.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

HISTOIRE DE MA VIE 1.31

nouvelles directes à me donner de ta santé, je l'ai ques- tionné jusqu'à l'ennuyer.

On parle de nous renvoyer bientôt en France, car la guerre finit ici faute de combattants. Les Autrichiens n'osent plus se mesurer avec nous, ils sont terrifiés. Les Russes sont en pleine déroute. On nous regarde ici avec stupéfaction. Les habitants de Vienne peuvent à peine croire à notre présence. D'ailleurs cette ville est assez insipide. De- puis vingt-quatre heures que j'y suis, je m'y ennuie com ne dans une prison. Les gens riches se sont enfuis, les bour- geois tremblent et se cachent, le peuple est frappé de stu- peur. On dit que nous repartirons dans trois ou quatre JHirs pour marcher sur la Hongrie et faire mettre bas les armes aux débris de l'armée autrichienne, et hâter par là la conclusion de la paix.

Sois toujours maussade en mou absence. Oui, chère femme, c'est ainsi que je t'aime. Que personne ne te voie; ne songe qu'à soigner notre fille, et je serai heureux au- tant que je puis l'être loin de toi.

Adieu, chère amie, j'espère te serrer bientôt dans mes bras. Mille baisers pour loi et pour mon Aurore.

Cet on dit sur une nouvelle marché en Hongrie aboutit à la bataille d'Austerlilz, le 4 décembre 1S03. J'ignore si mon père y assista. Bien que plusieurs personnes me l'aient affirmé et que son article nécrologique l'atteste, je ne le crois pas, car la division Dupont, exténuée par les prodi- ges d'Haslach et de Diernstein, dut rester à Vienne pour se refaire, et le nom de Dupont ne se trouve dans aucune des relations que j'ai lues de la bataille d'Austerlitz.

Disons en passant un mot sur Dupont, ce général si <i0upable ou si malheureux en Espagne à Baylen, et si ijonleusemcm récompensé par la Restauration d'avoir été ua.