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HISTOIRE DE MA VIE 103

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Je travaille à mon opéra, et je t'envoie le projet de mon plan. Dis-moi si tu l'approuves,

Dupont épouse mademoiselle Bergon , fille d'un ptre de ce nom, inspecteur des eaux et forêts. Elle est très-bonne musicienne, dit-on. Il lui a acheté ce niiatin un piano de 4,000 francs et une harpe de iaO louis. J'en suis enchanlé ; quand il aura une femme à faire enrager, il nous lai-sera peut-être tranquilles.

Adieu, ma bonne mère, je l'aime de toute mon âme. J'embi-asse d'Andrezel et je rosse Deschartres

LETTRE VII

5 janvier 1805.

Ah! qu'il est bon et qu'elles sont tendres! Comme tout cela était bien emballé, et que j'ai bien reconnu à la grâce de cette bourriciie les soins de ma bonne mère pour tout ce qu'elle me destine ! Ce pûtc m'est d'autant plus avanta- geux qu'il prolonge d'une grande heure mes leçons de compo^ition; mon maître, en vrai musicien, est gourmand et altéré, et tout en romijiUVant, je lui fais toutes mes questions et observations. C'e>t, du reste, un honmie pro- fondément ins;ruit, et je t.availle sérieusement avec lui.

Je n'ai point rapporté, conune lu le dis, des trésors de Montrouil, et cependant j'ai pu acheter un superbe piano à quatre pédaU-s qui vaut au moins 33 louis, et que j'ai eu pour 18. Imagine-toi que j'ai été dénicher celte merveille ch(z un M. Grévin qui a l'entreprise des cercuiils à fournir à toutes lei aroissts de Paris. Il avait reçu ce piano en paytment et n'en savait que faire. Dieu sait par quelles étranges vicissitudes les lois de i'ccliangc ont fait arriver