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100 HISTOIRE DE MA VIE

rompre le mariage. Elle écrivit encore au maire qui avult marié son fils, d'un ton assez amer qui peint bien la situation cruelle de son esprit,

a 30 janvier 1805.

« J'ai sans doute, monsieur, à vous féliciter sur le b )n- hcur domestique dont vous jouissez, car, s'il on était autre- ment, si quf'lque chagrin troublait la paix de votre inté- rieur, vous n'eussiez pas négligé pendant un mois cnliorde répondre à une mère affligée dans ce qu'elle a de plus do cher au monde, pour finir par articuler, conime en passant que je ne vous avais pas sollicité régulièrement. Ci'tte réflexion ne s'adresse qu'au particulier, peutêire au pbve de famille, recommandable parmi ses concitoyens; car si je m'adressais à l'homme public, j'aur.iis pent-êt'e le droit de lui observer combien des négligences de ce genre peu- \ent être préjudiciables aux intéressés qui réclament son ministère.

» Je croyais m'étre suffisamment fait connaître pour pouvoir sans indiscrétion demander des pièces dont la communication avait été offerte à un tiers désintéressé. J'avais cru que des pièces publiques par leur nature, et dont les originaux restaient entre vos mains, pouvaient m'être délivrées en copie sans vous compromeilrc. Enfin, j;^ m'étais flattée, mais trop légèrement sans doute, que je trouverais chez vous les égards, l'intérêt et la confiance que je m'applaudissais d'avoir inspirés à M. ***, votre res- pectable collègue. Je me hâte de vous demander pardon de ma méprise et de régulariser ma demande. A cet clTit. je remets à un de mes amis, qui se rend auprès de vous pour r^t objet, les pièces ci-jointes, etc.»