HISTOIRE DE MA VIE 99
la personne envoyée par moi avait pris pour prétexte" de demander une adresse, monsieur votre fils est descendu à l'étage au-dessous pour la demander à M. Ma- réclial, qvÀ est marié avec mademoiselle Lucie Delaborde, sœur cadette de mademoiselle! Victoire Delabnrde; et M. Ma- réchal est monté fort oblige:mmient avec M. Dupin pour donner cette adresse. M. Maréchal est un officier rclrailé dont l'extérieur est Irès-f.ivorablc. Enfin le jugement de mon envoyé, auquel vous pouvez avoir confiance entière, est que, quels qu'aient pu être les antécédents de la per- sonne, antécédents que j'ignore entièrement, sa vie est actuellement des plus régulières et dénote même une habi- tude d'ordre et de décence qui n'aurait rien d'affecté. En outre, les deux époux avaient entre eux le ton d'intimité douce qui suppose la bonne harmonie, et, depuis des ren- seignements ultérieurs, je me suis convaincu que rien n annonce que votre fils ait à se repentir de l'union contractée.
» Je me trompe, il doit un jour ou l'autre se repentir d'avoir brisé le cœur de sa mère; mais vous-même l'avez dit, madame, c'est sa première, sa seule faute ! Et j'ai tout lieu de croire que si elle est grave envers vous, elle est réparable par si tendresse, et grâce à la vôtre; il appar- tient à votre cœur maternel de l'absoudre, et je serais heureux de vous apporter une consolation en vous confirmant que le ton qu'on a vu chez lui ne justifie en rien vos douloureux présages.
» C'est dans cet esprit, madame, que je vous prie d'jgrécr, etc. »
Quelque rassurante que fût celte banne et honnête réponse, ma grand'mère n'en persista pas m.^ins à se munir des pièces qui pouvaient 'ui laisser l'espoir de