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9Ô HISTOIRE Dfc MA VIE

» monsieur, ma sensibilité pour vos honnêtes procédés » et l'ci'.ime très-particulière avec laquelle, etc.»

A quoi le maire du cinquième répondit (j'ai toutes ces lettres sous les yeux, ma grand'mère ayant pris copie des siennes et ayant formé du tout une espèce de dossier) :

« Madame.

« Si j'en juge par votre réponse à ma dernière lettre, la douleur vous a fait illusion sur un arlicle que je crois me devoir à moi-même de redresser: cet arlicle est le plus essentiel à ma satisfaclion comme à votre tranquillité.

>; Il me semble, madame, que c'est sur des faits seule- ment que pourraient porter les données propres à adoucir dans celte circon? tance l'épreuve qu'elle fait subir au cœur d'une mère. C'est du moins dans celte inlenlion et dans cet esprit que j'ai fait des recherches et que je vous en ai transmis le résultat.

» Serait-ce le malheur de l'esprit entraîné par le senti- ment, de se porier trop précipitamment à croire ce qu'il craint? A cet égard, ma lettre me semblait renfermer des inductions contraires à calles que vous en avez tirées sur le caractère personnel de l'épouse que votre fds a choisie. Ne pouvant et ne voulant dire que des choses certaines, j'ai voulu juger par moi-même, et, ainsi que je vous l'ai dit, j'ai chargé une personne intelligente et sûre de péné- trer, sous un prétexte quelconque, dans l'intérioar des jeunes époux. Ainsi que j'ai dc\jà eu l'iionneur de vous le dire, on a trouvé un local extrêmement modeste, mais bien tenu, les deux jeunes gens ayant un extérieur de décence et même de distinction, la jeune mère au milieu de ses enfants, allaitant elle-même le dernier, et parais- sant absorbée par ces soins maternels ; le jeune homme plein de iiolitessc, de bienveillance et de sérénité. Comme