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HISTOIRE DE MA VIE 95

couverts de draps d'or, de bourses éblouissantes, menés à deux rênes de soie et d'or par des niamekiks à pied, vêtus eux-niêiucs avec la plus grande nirgnificence. La voilure du pape à luiit cbcvaux blancs empanaches. Le pape seul au fond. Deux cardinaux vis-à-vis. La croix d'or portée en avant de la voiture par un gros cuistre en robe et en bonnet carré, mante sur une mule^. Vingt autres voitures en tout semblables aux premières, toutes aux armes et à la livrée de l'empereur, ont transporté le reste de la valetaille impériale.

Dans Noire-Dame, le trône près de la porte au fond, re- présentant un arc de triompha assez mas^^if et donl le siylc grec s'accordait fort mal avec le gothique de l'église ; l'im- péralrico assise un pou plus bas que son époux. Les princes à deux marches au-dessous. Les tribunes à droite et à g.'iuche garnies de dr.ipcries, occupées par le conseil d'État, le Corps législatif, les présidents do canton, les mai- sons des princes et les billets donnés. Dans la nef, les grands oiriciers de la Légion d'honneur.

Après la messe, l'empereur e>t descendu du trône avec l'impératrice, suivi des princes et princesses. Ils ont traversé l'église au pas grave pour s'approcher de l'autel. Le pape a mis de l'iuiile au front et aux mains de l'e npereur et de l'impératrice; ensuite Bonaijarle s'est levé, a été prendre la couronne sur l'autel, se l'est mise lui-même sur la tête et a prononcé à haute voix le .serment de soutenir les droits de son peuple et de maintenir sa liberté. I! est re- tourné à son trône, et on a chante le te Dcum. Ensuite

1. A la fèlo du concordat, on ii'nvaiL pas osé montrer cotte croix et ce cuistre aux i'arisicns. On les avait mis dans une voiture : c'avait, iHé l'ot-jet d ; pourp^irlers sôrioux entre le pre- mier consul Cl. Ij lég;il, lant ta reslauralion oalJiolirpie éiail;jr)/;u- laire. Au coi.ronn:'iuent, la croix, o-.lensiljlcuienl pjrléj, ne sou- leva pas de murmures, mais le porteur fit beaucouj) rire par son obésité.