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HISTOIRE DE MA VIE 03

pour péronnelle ! mais je ne lui en veux pas, tout le monde • est de même. Le ton de cour est la maladie de ceux qui n'y auraient jamais mis le pied autrefois.

J'ai remis la doublure à madame de la Marlièro p'jur qu'elle te fit faire une bonne douillette à collels, à l'an- glaise; c'ejt la mode, et je lui ai donné moi-même le des- sin des collets pour que la coupe ne fût pas manquée, car cela peut être très-joli ou très-laid, selon le génie de la couturière. J'ai choisi l'étoffe, et j'espère que tu la trouveras jolie. Ne crois donc pas que j'oublie rien de ce qui te con- cerne, et pardonne-moi quand j'oublie ce qui ne regarde que moi.

Je vais ce matin avec des billets de M. de Ségur voir les préparatifs de Notre-Dame. Ce soir, j'irai voir la première représentation des Désastres de Lisbonne. Tout Paris va être myslilié. On s'attend à voir un embrasement, un tremble- ment de terre. Beaucoup de gens craignent le feu, et je tiens d'un des directeurs du théâtre que tout le vacarme se passe en récit, ce qui est beaucoup plus économique.

Les ouvrages lyriques ont ici un succès dont je ne me doutais pasà Nobant.On redemande toujoirrs la romance du divorce. Saint-Bi isson en est enthousiaste. 11 est ici pour Ij couronnement, comme président du canton, et fait ses visites à dix heures du soir en bas de soie et à cheval. 11 est tout aussi fou que lu l'as connu, et dit à madame *** de gross; s polissonneries qu'elle trouve de fort bon ton, parce qu'il les nul toujours sur le dos de quelque prince ou prin- cesse.

Adieu, ma bonne mère; je regrette Nohant. Quetaleltre est bonne! J'ai pris le repos dans un tel goût qu'ici je crois c"'trc on campagne, tant j'y trouve de faligue, debruil et de sens dessus dessous. Et puis tu m'as tant gàlé sur toutes choses que je suis devenu difficile.

Je prie d'Andrczel de ne point oublier de travailler aux