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siècle, et voilà ce que la prudence de M. de Cavour a su faire au sein du passé, encore debout autour de lui. Représentant un seul principe opportun et applicable en Italie, il a donc contribué à sa délivrance pour une si large part, qu’il y aurait une grande ingratitude et un réel aveuglement à le nier.

Nous n’ignorons pas que nos vœux pour l’union de ces trois hommes peuvent paraître inadmissibles à beaucoup d’esprits lancés dans la politique italienne, à la suite de l’un des trois noms qui jettent en ce moment un si grand éclat sur elle. Ils peuvent blesser des sentiments naïfs et chauds que nous respectons quand même, des croyances austères que nous ne combattons que dans l’opportunité de leur application, certaines de ces croyances étant les nôtres en principe et pour toujours. Mais nous avons l’intime conviction que quiconque aime l’Italie veut qu’elle vive en ce moment par toutes ses forces, par toutes ses grandeurs, par tous ses fibres, par toutes ses gloires. En présence de la lutte nouvelle et formidable, que cache le silence de l’Europe et le faux sommeil de l’Autriche, il faut que l’un ose tout, que l’autre fasse beaucoup, que le troisième veille toujours.