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raison d’État et le sentiment national, entre la France et l’Italie. De part et d’autre, le combat devient une question d’honneur. Garibaldi défendra son drapeau. L’armée française sait s’il l’a bien défendu, et le nom d’un tel adversaire reste honoré dans ses rangs[1].

On sait ce brillant combat de Palestrina, que, durant la trêve, le héros alla livrer à l’armée napolitaine avec une poignée de ses braves. On sait comment il la mit en fuite et rentra dans Rome, vainqueur et blessé, lui, l’invulnérable, qui reprendra quand même son prestige et sa puissance. On sait aussi son héroïque désobéissance qui amena la prise de Velletri.

Mais ce brillant poëme a son chant d’angoisse et de douleur qui le complète ; c’est là qu’on aime le héros et qu’on pleure avec lui. Il le faut bien ; c’est dans le malheur que ces grandes existences deviennent sympathiques et se rattachent à l’humanité par les larmes. La pitié est toujours d’une immense tendresse pour ceux dont l’énergie est immense, et un grand cœur qui se brise est un spectacle qui brise tous les cœurs.

  1. Voyez le rapport du général Vaillant.