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— La danseuse qui s’appelait…

— Ne dis pas son nom devant elle. Tu la connaissais donc, cette danseuse ?

— À Moscou, avant la guerre, tu m’envoyais lui porter des bouquets.

Mourzakine se mordit la lèvre. Son cosaque lui rappelait une aventure dont il rougissait, bien qu’elle fût fort innocente. Étudiant à l’université de Dorpat et se trouvant en vacances à Moscou, il avait été, à dix-huit ans, fort épris de Mimi La Source jusqu’au moment où il l’avait vue en plein jour, flétrie et déjà vieille.

— Puisque tu te souviens si bien, dit-il à Mozdar, tu dois savoir si tu l’as revue à la Bérézina.

— Oui, dit ingénument Mozdar, je l’ai reconnue après la charge, et j’ai eu du regret… Elle était morte.

— Maladroit ! Est-ce que c’est toi qui l’as tuée ?

— Peut-être bien ! Je ne sais pas. Que veux-tu, mon petit père ? Les traînards ne voulaient ni