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à pied, et les pieds à peu près nus. Nous allions nous engager sur le pont quand il a sauté. Alors, vos brigands de cosaques sont arrivés. Ma pauvre mère me tenait serrée contre elle. J’ai senti comme un glaçon qui m’entrait dans la chair : c’était un coup de lance. Je ne me souviens de rien jusqu’au moment où je me suis trouvée sur un lit. Ma mère n’était pas là, vous me regardiez… Alors vous m’avez fait manger , et vous êtes parti en disant : « — Tâche de guérir. »

— Oui, c’est très-exact, et après, qu’es-tu devenue ?

— Ce serait trop long à vous dire, et ce n’est pas pour parler de moi que je suis venue…

— Sans doute, c’est pour savoir… Mais je ne peux rien te dire encore, il faut que je m’informe ; j’écrirai à Pletchenitzy, à Studzianka, dans tous les endroits où l’on a pu conduire des prisonniers, et dès que j’aurai une réponse…

— Si vous questionniez votre cosaque ? Il me semble bien que c’est le même que j’ai vu auprès de vous à Pletchenitzy ?