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— Ah ! oui, il y a une belle jolie dame qui serait jalouse…

— Tais-toi, maraud !

— Bah ! les larbins se gênent bien pour le dire tout haut dans l’antichambre, que la bourgeoise en tient !…

— Hors d’ici, faquin ! dit Mourzakine, qui avait appris dans les auteurs français du siècle dernier comment un homme du monde parlait à la canaille.

Mais il ajouta, dans des formes plus à son usage :

— Va-t’en, ou je te fais couper la langue par mon cosaque.

Le gamin, sans s’effrayer de la menace, porta la main à sa bouche en tirant la langue comme si la douleur lui arrachait cette grimace, puis, sans tourner les talons, avisant devant lui le mur peu élevé du jardin, il grimpa au treillage avec l’agilité d’un singe, enjamba le mur, fit un pied de nez très-accentué au prince russe, et disparut sans se demander s’il sautait dans la rue ou dans un autre enclos dont il sortirait par escalade.