Page:Sand - Francia.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

jamais le reste d’un Russe ! Ça sera bon pour un jour ou deux, la fantaisie de te promener, et puis il faudra passer de l’un à l’autre, jusqu’à l’hôpital et au trottoir !

— Si c’est comme ça que vous me consolez, dit Francia, je vois bien que je n’ai plus qu’à me jeter à l’eau !

— Non, ça ne répare rien du tout, ces bêtises-là ! on n’en a pas le droit ; un homme se doit à son pays, une femme se doit à son devoir.

— Quel devoir ai-je donc à présent, puisque vous me trouvez déshonorée, perdue ?

Moynet fut embarrassé, il avait été trop loin. Il n’était pas assez fort en raisonnement pour sortir de son dilemme. Il ne trouva qu’une issue. Ce fut de lui offrir le pardon et l’amour d’Antoine.

— Il n’y a, lui dit-il, qu’un homme assez bon et assez patient pour ne pas te repousser. Tu n’as qu’un mot à lui dire ; il n’est pas sans point d’honneur pourtant, mais il me consulte, et quand je lui aurai dit : « L’honneur peut aller avec le pardon, » il me croira. Voyons, finissons-en, je vais