Page:Sand - Francia.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oui, oui, Antoine, j’irai voir votre oncle. Adieu ! portez-vous bien !

Antoine soupira encore et s’en alla ; mais, comme il traversait le couloir, il vit le beau prince russe qui entrait familièrement dans la loge de Francia, et une faible lumière se fit dans son esprit, lent à saisir le sens des choses. Je ne sais s’il était capable de débrouiller tout seul le problème, mais l’instinct du caniche lui fit oublier qu’il voulait s’en aller. Il resta à flâner sous le péristyle du théâtre.

Francia n’osa raconter à son prince la rencontre qui venait de la troubler et de l’attrister profondément, car, si elle n’avait que de l’effroi pour l’amour d’Antoine, elle n’en était pas moins touchée de sa confiance et de son respect,

— Il croit des choses impossibles à croire, se disait-elle, et ce n’est pas tant parce qu’il est simple que parce qu’il m’estime plus que je ne vaux !

Et puis, ce vieux ami, ce limonadier à la jambe de bois, qu’elle n’avait pas embrassé en partant,