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après-demain au plus tard, tu trouveras de mes nouvelles ; une lettre pour toi chez papa Moynet, et, où je serai, tu viendras.

— Tu ne veux pas me dire où ?

— Non, tu pourras sans mentir jurer à Guzman que tu ne sais pas où je suis.

— Et dans le quartier, qu’est-ce qu’il faudra dire ? Guguz va faire un sabbat !…

— Je m’y attends bien ! Tu diras que tu ne sais pas !

— Écoute, Fafa, dit le gamin, après avoir tiraillé les trois poils de ses favoris naissants, ça ne se peut pas, tout ça ! Je vois bien que tu vas être heureuse, et que tu ne veux pas m’abandonner ; mais les bonheurs, ça ne dure pas, et quand nous voudrons revenir dans le quartier, faudra changer toute notre société pour une autre ; moi, je vais avec les ouvriers honnêtes, on ne m’y moleste pas trop. On me reproche de ne rien faire, mais on me dit encore : — Travaille donc ! te v’là en âge. T’auras pas toujours ta sœur ! et d’ailleurs, ta sœur, elle ne fera pas fortune, elle vaut mieux que ça !…