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pas une vilaine pièce et la chanson est très-bien. Il ne faut pas vous moquer comme ça !

— Ah ! tu m’ennuies, à la fin ! dit Mourzakine, qui entrait dans un paroxysme insurmontable ; c’est trop de subtilités de conscience et cela n’a pas le sens commun ! Tu m’aimes, je le vois bien, je t’aime aussi, je le sens ; oui, je t’aime, ta petite âme me plaît comme tout ton petit être. Il m’a plu, il m’a été au cœur lorsque tu étais une pauvre enfant presque morte ; tu m’as frappé. Si j’avais su que tu avais déjà quinze ans !… Mais j’ai cru que tu n’en avais que douze ! À présent te voilà dans l’âge d’aimer une bonne fois, et que ce soit pour toute la vie si tu veux ! Si tu crois ça possible, moi, je ne demande pas mieux que de le croire en te le jurant. Voyons, je te le jure, crois-moi, je t’aime !

Le lendemain, Francia était assise sur son petit lit, dans sa pauvre chambre du faubourg Saint-Martin. Neuf heures sonnaient à la paroisse, et ne s’étant ni couchée, ni levée, elle ne songeait pas à ouvrir ses fenêtres et à déjeuner. Elle n’était