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à Rome, un jour qu’il me faisait un sermon en trois points sur mes caprices et mes légèretés.

J’étais un peu piquée ; une vérité dure me vint sur les lèvres et partit plus vite que je ne voulais, à savoir : qu’une fille qui n’a pas de mère, et dont le père est absorbé les deux tiers de la journée par les volatiles empaillés, peut bien être considérée comme orpheline et mériter quelque indulgence, étant forcée de se gouverner elle-même, si elle ne se gouverne pas toujours bien.

Là-dessus, mon pauvre papa devint sérieux, ne répondit pas, et, malgré mon repentir et mes larmes, ferma son cabinet, cacha ses caisses, et se fit mon écuyer et mon compagnon de plaisirs avec une bonté adorable.

Comme, après tout, il paraissait se prêter sans regrets à ce rôle, je m’applaudissais presque d’avoir été mauvaise. Vois comme le ciel est juste ! nous en étions plus heureux. Mais voilà