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— Eh bien, monsieur de Ker…, je vous fais mon compliment de votre fille ; je ne la croyais pas si belle que cela. Elle vous ressemble, et j’ai dans l’idée maintenant qu’elle est aussi bonne que vous.

Je suis fort habituée aux compliments, et tous me font rire. Je ne sais pourquoi, tout en riant de celui-là avec mon père, je sentis que je rougissais. C’est toujours un certain plaisir intérieur, vainement combattu, qui fait rougir les jeunes filles. Moi, vieille fille, je ne rougis plus, j’aime la louange que je devine et je ne m’en trouble pas. D’où vient que celle-ci, toute rustique et à bout portant, me causa quelque émotion ? Je ne sais pas ; peut-être parce que c’est la première louange bien sincère que j’ai entendue.

Je ne sais pas non plus pourquoi je l’en remerciai comme d’une preuve de sympathie. Je fus entraînée involontairement à me confier à l’affection de cet être qui me faisait l’effet de