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Je vis que mon pauvre papa mourait d’envie d’avoir son savant à domicile, et, comme, en fin compte, je n’avais plus aucun motif de dépit contre ce bonhomme, je l’autorisai à lui offrir la table, le logement et tel traitement qu’il lui plairait de fixer.

Deux heures après, le savant était installé chez nous, tant mon père grillait de l’avoir sous la main à tout moment. Je le vis arriver dans la cour avec sa mule et ses ballots, et il ne fut pas question de me le présenter. Il travailla jusqu’au dîner avec mon père ; je m’attendais à le voir à ce moment-là et j’avais fait mettre son couvert ; mais papa me dit qu’il ne désirait pas du tout manger avec nous et qu’on le ferait servir dans sa chambre.

J’aurais dû accepter l’arrangement ; mais, d’une part mon bon cœur, de l’autre une certaine envie de m’amuser du personnage, me firent insister. Mon père alla le chercher et revint