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LII


Comment je regagnai Paris après tant de fatigue et d’agitation morale, je n’ai pas à le raconter. Ceci ne concerne que moi ; d’ailleurs, j’ai la mémoire trouble à l’endroit de cette partie de mon voyage. J’avais une fièvre violente, et je dus me mettre au lit en arrivant. Je fus très-sérieusement et assez longtemps malade. M. de Flamarande était toujours en Angleterre, et semblait vouloir s’y fixer. Il avait mal pris, comme on peut croire, la révolution de février, et il ne voulait pas entendre à l’éventualité de l’Empire. Il n’était pas plus d’accord avec les légitimistes, qu’il trouvait trop constitutionnels. Il ne concevait en politique qu’une monarchie absolue avec la prédominance du clergé. Il était brouillé avec son monde et se déplaisait partout en France. Il aimait mieux protester contre toutes choses par son absence, et se tenir à l’étranger en position d’émigré volontaire. Madame de