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XLV


Je me tenais tranquille depuis longtemps, découragé et n’observant presque plus rien, lorsque M. le comte eut affaire en Angleterre et s’y rendit sans me prescrire de l’accompagner. Je crus deviner qu’il voulait y installer sa maîtresse, et que ma présence le gênait. Je ne lui avais pas dissimulé combien je blâmais cette liaison et combien peu de cas je faisais des femmes entretenues. Il me laissa donc à Paris auprès de madame la comtesse, qui était souffrante d’une bronchite et qui attendait d’être guérie pour retourner en Normandie avec le printemps ; mais, au lieu de guérir, elle parut plus malade et garda souvent la chambre. Julie n’était plus à son service. Elle avait voulu se marier, et madame lui avait fait un sort. Elle l’avait remplacée par mademoiselle Hurst, une vieille fille anglaise, qui parlait couramment plusieurs langues étrangères et qui était fort utile à Roger. Hélène Hurst